samedi 31 mars 2018

Esther Van Cleef , ne s'est jamais appelée Estelle

Estelle Van Cleef est une invention des publicistes



Sur tous les sites internet qui parlent des Van Cleef, Joailliers à Paris, (que ce soit la maison Van Cleef, L'Internaute, Flick...,les journaux, l'Express, Madame figaro,  les salles de ventes: Koller, Sotheby's, etc....on relève le prénom d'Estelle .

Jamais cette jeune fille née Arpels, ne s'est prénommée Estelle (prénom dérivé du latin Stella) 
Elle est née Esther, a vécu comme étant Esther, et est décédée Esther.


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Esther Arpels est née  le 2 janvier 1877, son père Salomon Lion Arpels (né le 26/3/1846 Amsterdam. décès  24/1/1903 Paris) était marchand de toiles et draps, puis de colifichets, puis  voyageur de commerce et sa mère, Thérèse Mayer (°25/1/1849:+28/12/1918) était la demi-soeur de la mère d'Alfred Van cleef: Mélanie Mayer.

Ils habitaient à cette époque, au 165 rue Saint Antoine à Paris.
Esther est l'aînée des enfants Arpels: Elle sera suivie par Rachel née en 1878, puis Salomon 1880, Jules 1884, et Louis en 1886.La famille est de confession juive.

Esther Arpels épouse son cousin Alfred Van Cleef le 9 juin 1895 et non en 1896 comme il est dit sur  divers sites internet.






 Vous remarquerez qu'Esther Van Cleef  habite à l'époque de son mariage, chez ses parents au 34 rue Drouot, c'est à cet endroit, qu'Alfred Van Cleef va installer sa première société en nom collectif avec son beau père. C'est de nos jours le siège de la maison Grospiron, grande société de taille et de vente de pierres précieuses, elle réalise encore à ce jour, des ajustages de pierres de couleur pour les sertis mystérieux de la maison Van Cleef.


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Sur son acte de Mariage elle signe nettement Esther Arpels

Esther Van Cleef  s'engage pendant la guerre de 1914 dans l'équipe de madame de Rotschild en tant qu'infirmière. Elle a une conduite remarquable et remarquée.

En 1916 elle est décorée de la médaille de la Croix rouge française






Puis en 1918  elle reçoit la médaille d'or des épidémies








Cette même année 1919 Esther reçoit la Croix de Guerre




Mais aussi en 1921 la légion d'honneur et ce toujours sous le prénom d'Esther 







En 1923  Esther qui est décorée de la légion d'honneur depuis 1921, recommande et présente son mari Alfred Van Cleef, nulle trace d'Estelle.
En 1924 , comme tous les membres des deux familles, à tour de rôle, elle devient membre du Conseil du commerce.




Elle est citée dans l ancêtre du bottin mondain



L'année suivante le bulletin des lois de l empire français, inscrit sa remise de Légion d'Honneur. 
Bulletin des lois de l'Empire français‎ de France - 1922 Page 1120

" Van Cleef, née Esther Arpels, infirmière-major; infirmière-major qui a donné , en toutes circonstances, les plus belles preuves de zèle et de dévouement; ..."


Elle ne rentre pas dans la société VCA, je n'ai trouvé aucune trace d'un passage dans cette société et le rapport du Commissariat aux questions juives pour l'Aryanisation de la Maison, ne la désignera jamais. Alors que les story-tellings la présente comme comptable de la maison.



Décès de Alfred Van Cleef


                                                     

En 1938, voici le passeport d'Esther Arpels


Son mari Alfred, meurt en 1938 , elle figure évidemment sur l'acte de décès comme se prénommant Esther.

Si Esther ne travaille pas dans la société , elle participe à la vie mondaine de son mari et figure souvent dans les grandes soirées, y compris (et surtout) caritatives

ant .



Même à la Soupe populaire , elle s'appelait Esther

Une adresse apparaît souvent  sur les documents concernant Esther: le 11 rue Villaret de Joyeuse, ce qui était aussi l adresse de sa fille Rachel et d'Emile Alphone Puissant son mari. Cet immeuble qui leur appartenait existe toujours, tout près de l'Arc de triomphe et des Champs élysées





11 rue Villaret de Joyeuse, domicile de Esther Van Cleef

En 1947, voici la nouvelle carte d'identité de Esther Van Cleef née Arpels


Esther est décédée le 24/12/1960, elle n'a pas été enterrée avec son mari et sa fille au cimetière Israélite du vieux chateau à Nice.
Les raisons sont diverses, il semble qu'elle avait des choses à reprocher à son mari et à sa fille.


Elle fut inhumée avec ses frères dans le caveau des Arpels au carré Israélite du cimetière  Montparnasse.









On pourrait penser que c'est la guerre qui a déclenché cette détestation de la judaïté des Arpels, mais non, c'est bien avant 1939 que Salomon "dit Charles" et Jules "dit Julien" veulent transformer leur prénom.

Mais jamais Esther n'a renié ses origines religieuses et civiles.
Qui a voulu l'affubler de ce prénom "Estelle"?

La meilleure preuve voici la liste des oeuvres d'art et mobiliers confisqués à Esther Van Cleef le 26 mai 1943 à Paris, par les nazis allemands.Les a t elle retrouvés?  ou sont ils désormais?
https://docs.google.com/document/d/1nF4Biu0xlqgJUsAdmLMCIbHpwPkMl_3q5HZSY4HAOaI/edit?hl=fr&authkey=CI_N6OMD#


Et puis conservée aux archives nationales , cette note de leur notaire Maitre Revel

En revanche Esther avait un surnom! " KIKI"
Si vous cliquez sur l image, vous verrez très nettement la dédicace de Jacques Lehman, dit Jacques Nam, à son amie Kiki.
C'était en 1954, Esther Van Cleef née Arpels avait 77 ans.





Alors avec des textes fournis par la maison VCA sous la présidence de Jacques Arpels, Jacqueline Viruega (Universitaire et chercheuse talentueuse) nous laisse un petit résumé historique qui s'avère être faux.
Le père du fondateur de la maison ne s'est jamais appelé "Charles" mais Salomon, Estelle s'appelait en réalité "Esther", les parents n'étaient pas diamantaires, Alfred s'est marié le 9 juin 1895 et non en 1898, ce n'est que dans les années 30 que la maison Van Cleef va devenir majoritaire dans  la société Langlois (l inventeur du serti invisible)  cela fait beaucoup d'erreurs!!!!!

En novembre 2014, j'ai noté que sur le site du Comité Vendome il est enfin rectifié "Esther"

Fondée en 1906, la Maison Van Cleef & Arpels est née d’une histoire d’amour entre Alfred Van Cleef et Esther Arpels. Deux noms qui, réunis, écrivent les plus belles pages de la Haute Joaillerie depuis plus de 100 ans. Un récit sans cesse enrichi par le savoir-faire de ses artisans,


Il convient donc de lire: